Une vitamine est, par définition, une substance indispensable à la vie.
La vitamine D est considérée comme une prohormone, car une fois activée par le foie et les reins, elle se comporte réellement comme une hormone. C’est-à-dire qu’elle intervient dans le métabolisme via des sites récepteurs du corps.
On sait d’ores et déjà que la vitamine D module l’expression de gènes très importants, en particulier dans le cerveau, les muscles, le foie, le cœur et le système hormonal.
La principale fonction physiologique de la vitamine D est de métaboliser le calcium.
Pour cela, ses récepteurs sont omniprésents dans les os, les intestins et les reins. Ils régulent l’assimilation intestinale du calcium, son stockage dans les os et limitent son excrétion par les reins dans les urines.
Outre le calcium, la vitamine D régule aussi l’absorption d’autres minéraux, comme le phosphore et le magnésium, essentiels à l’homéostasie osseuse.
La vitamine D interagit avec les cellules immunitaires, y compris celles présentes dans les voies respiratoires !
Coronavirus :
D’après les analyses géographiques à l’échelle européenne, il existe bien une relation entre le statut en vitamine D et le nombre de malades.
Un taux bas rend plus vulnérable et augmente le risque d’être testé positif.
La dernière en date affirme que plus de 80 % des patients infectés sont déficients en vitamine D.
Le co-auteur de cette étude espagnole affirme : « Une supplémentation en vitamine D devrait être recommandée aux patients souffrant du Covid-19 et ayant de faibles taux circulants de vitamine D, au vu des potentiels effets bénéfiques que ce traitement pourrait avoir sur le système squelettique et le système immunitaire ».
Ces résultats récents coïncident avec ceux d’une étude clinique pilote randomisée parue quelques jours plus tôt : elle a montré que l’administration d’une dose élevée de calcifédiol (25-(OH) D, une forme déjà activée de vitamine D), réduisait considérablement le besoin de traitement en soins intensifs des patients hospitalisés en raison du Covid-19.
Sur 50 patients traités par calcifédiol, seul 1 a dû être admis en unité de soins intensifs (2 %), tandis que sur les 26 patients non traités, 13 ont dû y être admis (50 %) !
La vitamine D est bien connue pour améliorer la réponse immunitaire face aux infections, augmentant l’activité des macrophages et des monocytes, des globules blancs chargés d’éliminer les pathogènes, et produisant directement des substances anti-infectieuses, antibactériennes et antivirales.
Une supplémentation de vitamine D permet donc de diminuer globalement le risque d’infections respiratoires aiguës.
Par ailleurs, une propriété fondamentale de la vitamine D est de maintenir actifs les lymphocytes T, des agents immunitaires régulateurs, ceux qui évitent à l’organisme de partir en guerre en déclenchant des réponses inflammatoires pour un oui ou pour un non. Des études antérieures laissent penser que ce contrôle de l’inflammation soit capable de diminuer la libération de cytokines, ces molécules inflammatoires qui entraînent la détresse respiratoire aiguë et les décès. Cela a déjà été démontré dans plusieurs maladies respiratoires, dont la pneumonie.
Luttez contre les maladies auto-immunes
Dans les maladies auto-immunes, le système immunitaire prend pour cible les constituants du corps, comme s’ils étaient des agents pathogènes extérieurs. Pour faire simple, il ne fait pas de différence entre le soi et non soi.
Les maladies auto-immunes sont multifactorielles et leur physiologie est complexe ; néanmoins, elles reposent sur un déséquilibre des différentes lignées de lymphocytes T. Or la vitamine D régule les lymphocytes T et est ainsi un acteur important de la tolérance immunitaire.
Une carence (moins de 30 ng/L) expose à un risque majeur de développer une maladie auto-immune, tandis qu’un taux élevé est associé à une moindre activité de la maladie.
La vitamine D joue un rôle central, notamment dans la sclérose en plaques, où elle est considérée comme un agent thérapeutique capable de freiner les poussées.
Elle présente aussi des effets préventifs contre le diabète de type 1 et 2, la maladie de Crohn, la maladie cœliaque, le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, etc.
Hypothyroïdie : vérifiez votre vitamine D
L’influence de la vitamine D a été largement étudiée : il en résulte que 92 % des personnes atteintes de la maladie de Hashimoto présentent un déficit en vitamine D.
On trouve aussi un lien entre ce déficit et les hypothyroïdies non auto-immunes, ou la maladie de Basedow, une autre maladie auto-immune de la thyroïde qui se manifeste par une hyperthyroïdie.
Est-ce le taux insuffisant de vitamine D qui est responsable des troubles de la thyroïde ? Ou les problèmes de thyroïde qui créent la carence en vitamine D ? Pour le moment, les scientifiques ne le savent pas.
Mais en cas de trouble de la thyroïde, il serait bon de vérifier votre statut et de restaurer un niveau optimal, entre 50 et 70 ng/mL.
La supplémentation améliore la fonction thyroïdienne, régularise le taux de TSH et réduit les niveaux d’anticorps.
A la rescousse des diabétiques
La relation entre la vitamine D et le diabète de type 2 est largement documentée.
La vitamine D à haute dose semble donc bien capable de ralentir la progression de la maladie, sans toutefois négliger d’apporter également des changements dans l’alimentation et l’exercice physique.
La vitamine D contre le cancer
Les preuves que la vitamine D réduit le risque de maladies chroniques sont nombreuses. Y compris celui d’une quinzaine de cancers, dont celui du sein, du côlon, du pancréas, du corps utérin, de l’estomac, de la prostate, des ovaires, la leucémie, le mélanome et le myélome multiple. Elle exerce un effet antiprolifératif, principalement grâce aux cellules immunitaires.
Une relation entre les vertiges et la vitamine D
Des chercheurs ont constaté que les personnes souffrant de vertiges présentaient couramment un déficit en vitamine D.
Dans le cadre d’une étude, ils leur ont alors proposé une supplémentation, à raison de deux fois par jour, pendant un an.
Les résultats sont éloquents : chez les personnes carencées (moins de 10 ng/mL), les améliorations atteignent 45 % ! Mais elles sont aussi notables chez les sujets qui n’étaient pas carencés, puisque leurs vertiges ont eux aussi diminué, de 24 %.
Une protection à large spectre
Un taux élevé de vitamine D est statistiquement corrélé à la prévention de nombreuses pathologies (l’infarctus, la sclérose en plaques, la grippe, l’asthme). Au-delà de la prévention des cancers, des vertiges, du diabète...
D’autres preuves encore attestent du lien entre un faible niveau de vitamine D et des centaines d’autres maladies, dont :
-Les céphalées
-L’eczéma et les allergies alimentaires
-La maladie d’Alzheimer
-La dysfonction érectile
-La dépression
-L’athérosclérose
-L’obésité
-Etc…
La vitamine de la grossesse
La vitamine D est indispensable à la grossesse, et une carence expose à de nombreux risques. Les besoins en ce micronutriment sont d’ailleurs accrus au cours de la grossesse, pour permettre la minéralisation du fœtus.
Chez la mère, son déficit est en relation avec le risque de diabète gestationnel et de pré-éclampsie , un syndrome d’hypertension qui apparaît au 2e trimestre de la grossesse.
En pratique :
La vitamine du soleil avant tout !
Lors d'une exposition au soleil, les rayons UVB pénètrent la peau et transforment un dérivé du cholestérol en pro-vitamine D. Avant de devenir l’hormone active, cet élément doit encore subir deux autres transformations (hydroxylations) : dans le foie, puis dans les reins.
Au nord des Pyrénées, ce n’est qu’entre mi-avril et mi-octobre, qu’il est possible de synthétiser la vitamine D sous l’action du soleil. Il faut exposer 3 fois par semaine la plus grande surface de peau au soleil entre midi et 16 heures pendant 10 à 15 minutes, le tout sans écran solaire.
Et l’alimentation ?
L’alimentation est une source très limitée de vitamine D, pourtant il serait dommage de s’en priver, en particulier en hiver ! Poissons gras, huile de foie de morue, jaune d’œuf...
Pourquoi sommes-nous si carencés ?
La vitamine D n’est stockée que temporairement dans l’organisme.Rien d’étonnant, donc, à ce que 90 % d’entre nous manquent de vitamine D au sortir de l’hiver...
La complémentation en vitamine D
De nombreux thérapeutes conseillent une complémentation de début octobre à fin avril.
Un apport de 1 000 à 2 000 UI seraient préférables aux 600 UI officielles...
Comment s’y retrouver dans les différentes unités ?
Attention à ne pas confondre les différentes unités de mesure des taux sanguins aux unités de dosage des compléments :
Prise de sang : 10 ng/mL ≈ 25 nmol/L (ex. : 30 ng ≈ 75 nmo/L)
Compléments : 1 μg = 40 UI (ex. : 50 μg = 2000 UI)
L’apport maximal, quant à lui, fait référence à la limite de sécurité déterminée par les autorités sanitaires. Les autorités sanitaires nord-américaines et européennes l’ont fixé à 4 000 UI par jour, tandis que les autorités sanitaires françaises persistent à la maintenir à 2 000 UI par jour. Le seuil de toxicité, quant à lui, est fixé à 10 000 UI par jour – et uniquement dans le cas de figure où l’on ingérerait une telle dose quotidienne pendant au moins 6 mois consécutifs !
Comment savoir si vous manquez de vitamine D ?
Pour ajuster individuellement votre supplémentation, vous avez deux options :
1. Réaliser une prise de sang pour connaitre votre niveau de vitamine D ;
2. Vous référer à votre poids corporel, et compter 75 UI par kg pour les adultes et 100 UI par kg pour les enfants de moins de 2 ans.
Les règles à suivre pour une bonne complémentation ;
Préférez la D3 (cholécalciférol) à la D2 (ergocalciférol) : à fortes doses, la D3 est plus efficace. Pour les véganes, il existe de la D3 issue du lichen boréal.
Optez pour les doses journalières, plus physiologiques que des doses massives et espacées.
Ne dépassez pas 2 000 UI par jour sans prise de sang, la dose sûre sur le plan rénal.
Si une dose supérieure est ingérée, il faut toujours associer la D3 à la vitamine K2 : cette dernière permet d’éviter les calcifications dans les artères.
Toujours prendre la vitamine D avec un repas contenant des graisses, car elle est liposoluble. Privilégiez la vitamine sous forme huileuse.
Si vous avez du mal à digérer les graisses et/ou vous souffrez de problèmes intestinaux (syndrome de l’intestin irritable, maladie cœliaque, maladie de Crohn, etc.) choisissez une vitamine D3 lanoline émulsionnée, c’est-à-dire déjà « prédigérée » et donc facilement assimilable. Ce conseil s’applique également si vous avez plus de 70 ans et si vous avez besoin de remonter ou d’optimiser votre taux de vitamine D rapidement. Dans ces cas le meilleur produit sur le marché est le D-Mulsion (avec goutte dosée à 400 UI) ou D-Mulsion Forte (avec goutte dosée à 2 000 UI).
Privilégier sa prise au repas du soir, plutôt que le matin : elle peut « fatiguer » en raison de son effet sur la sérotonine et de sa faculté à augmenter la sécrétion d’insuline.
Avoir un bon statut en fer et en magnésium : c’est essentiel pour que les activations (hydroxylations) de la vitamine D soient effectives. Pour transformer la vitamine D en forme active, le magnésium est indispensable.
Préférez la forme liquide à la forme solide. En effet, la fabrication des formes solides – en particulier celle des comprimés – nécessite l’emploi d’un plus grand nombre d’excipients.
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